Page 3 - Crédit Agricole du Nord Est - Rapport Financier 2014
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RappoRt de gestion du conseil d’administRation 3
POInt dE cOnjOnctuRE écOnOMIquE Et fInAncIèRE


I - L’ÉCONOMIE MONDIALE 3 - Évolution des marchés des capitaux

1 - une croissance mondiale en ordre dispersé La concomitance de taux directeurs très bas et de l’atonie des marchés réels (inlation
très basse en Europe) induit des conditions de marchés inanciers atypiques avec
Croissance un aplatissement prononcé de la courbe des taux. cette situation, où les taux longs
du pib en % 2013 2014 2015 deviennent très proches voire en deçà des taux courts, rend l’activité particulièrement
contraignante pour les banques, où le coût de la ressource (souvent via de l’épargne
monde 2,8 % 2,9 % 3,2 % réglementée) peut régulièrement s’avérer plus élevé que le rendement de certains
crédits. cette situation de marché rend donc délicate la constitution de marge
états-unis 2,2 % 2,2 % 3,2 % d’intermédiation pour les banques. le différentiel entre les taux courts et les taux
Chine 7,7 % 7,4 % 7 % longs impacte également la valorisation des placements long terme, puisque les
placements sur les marchés se font à des taux moindres.
Zone euro -0,4 % 0,7 % 1,0 %
autre contrainte récurrente pour les Banques, le coût de la liquidité, coût auquel
France 0,4 % 0,4 % 0,7 % les banques font face pour se reinancer et obtenir des liquidités couvrant leurs
échéances et obligations, demeure élevé. pour un crédit de 10 ans, le différentiel
allemagne 0,5 % 1,5 % 1,6 % entre l’emprunt en blanc et le taux de swap est de 90 points de base en décembre.

les économies ont connu une année 2014 contrastée. si la croissance du produit il reste donc assez élevé, quoique bien en deçà de son niveau en 2012, lorsqu’il
intérieur Brut au niveau mondial s’établit à 2,9 % en 2014, elle atteint 2,2 % aux avait atteint 341 points de base.
États-unis, soutenue par la demande privée, 7,4 % en chine, 0,7 % en zone euro.
l’économie française apparaît en retrait (0,4 %) notamment face à l’allemagne 4 - le marché des changes
(1,5 %). le fait nouveau concerne les économies émergentes qui peinent à reprendre le marché des changes connaît de nombreux soubresauts. suite à la politique
un rythme de croissance habituellement plus élevé que les économies avancées, en accommandante des Banques Centrales, l’aflux de liquidités a eu un effet baissier
particulier la zone euro. les impacts du ralentissement économique sont largement sur les monnaies concernées. parmi les évolutions les plus notables, le dollar
globalisés. les pays du sud de l’europe, durement touchés par la crise des dettes américain s’appréciait de près de 20 % face au yen en 2014 et de près de 15 %
souveraines entre 2011 et 2013, reprennent un peu de vigueur (espagne à 1 % face à l’euro. L’euro atteint en in d’année son plus bas niveau depuis 9 ans et est
en 2014, l’italie à 0,6 %, la grèce et le portugal à 0,5 %). pour autant, il est encore revenu au niveau de sa première cotation du 4 janvier 1999 (1,168 $). des tensions
dificile d’évoquer une reprise durable et sereine. L’alternance politique à Athènes sont par ailleurs apparues entre la Russie et la communauté internationale suite à
rend plus délicates encore les conditions d’un ajustement budgétaire des déicits l’intervention en crimée et à la rébellion pro-russe dans l’est de l’ukraine. le rouble
publics. une ligne politique, plus forcément minoritaire, fait désormais front contre a perdu en décembre jusqu’à 50 % de sa valeur face à l’euro.
l’austérité en europe. les marchés boursiers ont été attentistes en europe, à l’image de l’indice parisien
cac 40 en baisse de 0,54 % en 2014, alors que son homologue new yorkais (dow
2 - le soutien des Banques centrales Jones industrial average) a progressé de 8 %.
dans ce contexte, les Banques centrales ont poursuivi leurs mesures
d’accompagnement de l’économie. la Banque du Japon s’est particulièrement 5 - le cours du pétrole a beaucoup baissé en 2014
distinguée en 2014 par ses mesures d’assouplissement monétaire, la masse malgré les tensions géopolitiques qui se sont accentuées dans certaines régions
monétaire de l’empire du soleil levant s’est considérablement accrue, faisant chuter du monde, les cours des produits de base, à l’instar du pétrole, des métaux et des
le Yen et satisfaisant les marchés boursiers. la Banque du Japon a également renforcé produits agricoles à usage industriel ou alimentaire, ont beaucoup baissé. la baisse
son programme de rachats d’actifs. la Réserve Fédérale américaine, qui demeurait la plus spectaculaire a été sans conteste la baisse des cours du baril de pétrole, qui
sur une série de mesures d’assouplissement, a, quant à elle, décidé d’interrompre est passé de 115 $ à mi-juin, à moins de 100 $ en septembre, pour inir l’année à
son programme de rachat d’actifs. ces injections dans l’économie américaine n’étant 57,54 $ soit un niveau auquel il n’était pas redescendu depuis 2009. ce tassement
plus à l’ordre du jour d’une économie en phase de reprise (+2,2 % de croissance), semble être le fruit de la baisse des anticipations concernant la demande mondiale
où le chômage connaît un relux marqué (5,8 % de la population active). et les échanges, et plus particulièrement de pays comme la chine ou les pays
la Banque centrale européenne poursuit son soutien à l’économie, avec une baisse émergents qui tirent habituellement le prix des matières premières vers le haut. cette
très signiicative des taux directeurs, positionnant le taux de reinancement pour les évolution n’est pas sans lien avec la géopolitique, et particulièrement les événements
banques à 0,05 % le 4 septembre 2014, soit son plus bas niveau historique. entre la Russie et l’ukraine.
Par ailleurs, l’Institution de Francfort a acté de nouvelles opérations de reinancement
à plus long terme ciblées (tltRo) pour les banques, avec un montant de 212
milliards d’euros alloué à 306 établissements inanciers. Devant ce succès très
relatif en décembre, la B.c.e. a décidé d’assouplir sa politique monétaire « non
conventionnelle » avec un programme de rachat de dette publique et privée,
malgré la contestation de Berlin. l’institution de Francfort entend ainsi enclencher
un cercle vertueux. car inciter la demande des obligations souveraines et voir leur
valeur remonter, c’est faire baisser le taux de rendement des obligations. dès lors,
les investisseurs sont incités à placer les liquidités sur d’autres marchés, et à inancer
l’économie réelle. le président de la B.c.e., mario draghi, espère ainsi une reprise
de l’activité et une remontée de l’inlation qui est à ce jour anormalement basse.
L’inlation a marqué, en effet, un net léchissement en Europe. Elle s’établit in 2014
à 0,4 % pour la zone euro et 0,3 % pour la France à in novembre sur un an.
cette hausse très contenue de l’indice des prix à la consommation est le constat
d’une demande mal orientée et d’une production marquée par des surcapacités de
facteurs de production.
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